Aussi important que l’étude de marché et partie intégrante du business plan, le plan de financement est une étape incontournable de la création/reprise d’entreprise. Il consiste à identifier précisément les coûts et donc les besoins de cash au démarrage de l’activité, avant qu’elle ne génère des revenus. L’enjeu : calibrer au mieux le ratio apport/emprunt ainsi que l’ensemble des investissements liés au lancement du projet.
Il devrait systématiquement être en bonne place dans la To Do List de chaque créateur ou repreneur d’entreprise. Si le plan de financement est sans doute moins exaltant à faire qu’une étude de marché, il est un pilier du business plan et constitue un passage obligé pour qui veut présenter un dossier solide à ses banquiers, à ses investisseurs ou aux organismes de soutien à la création d’entreprise. « Le plan de financement permet de confronter ses besoins en cash pour pouvoir assumer les frais d’installation -matériel, véhicule, fonds de commerce…- aux apports du porteur de projet », explique Jean-Julien Koerin, responsable de la cellule Strategia au sein du cabinet d’experts comptables ICS, à Strasbourg. C’est un moment clé du projet car cet apport, réparti entre le capital et le compte courant d’associé, contribue à déterminer le montant qu’il peut emprunter auprès de son banquier ou auprès des organismes d’accompagnement à la création comme les Plateformes d’initiative locales (Pfil), à travers les prêts d’honneur. Enfin, il permet d’anticiper les mensualités qu’il faudra honorer. Cet équilibre est également scruté de près par les organismes de garantie avant de s’engager.
Anticiper l’équilibre futur de l’activité
Ce plan de financement agit en réalité comme un baromètre de l’équilibre futur du projet. « En prenant en compte les mensualités à rembourser, on détermine la capacité d’autofinancement future mais aussi le niveau d’activité et de cash nécessaires à la société pour rembourser ses dettes » poursuit Jean-Julien Koerin. Un apport trop faible peut aussi avoir trois types d’impacts : bancaire (le financement obtenu sera plus faible), juridique (en cas de pertes supérieures à la moitié du capital social) et fiscal (l’investissement dans une société peut ouvrir le droit à une réduction de l’IR). Bien placer le curseur permet donc d’optimiser les chances de réussir son projet.
Ne pas oublier les coûts ‘cachés’
Si tout entrepreneur ou futur entrepreneur peut réaliser par lui-même un plan de financement, recourir à un partenaire extérieur permet de renforcer la rigueur des estimations. « Nous l’aidons à structurer son approche pour prendre en compte l’ensemble des coûts, même ceux qui paraissent peu significatifs ou qui sont ‘cachés’ », explique Jean-Julien Koerin, « il en va ainsi des frais de dossier bancaire ou de garantie, des coûts d’inscription au greffe, du site internet et de la communication qui sont nécessaires et qu’il est parfois bon de rappeler aux créateurs ». De quoi éviter, par exemple, qu’après avoir acheté son stock, l’entreprise ne se trouve dans l’incapacité de payer ses premières factures (loyer, site internet, cartes de visite…). Si globalement les entrepreneurs sont sensibles à la nécessité de faire un plan de financement, Strategia porte ainsi un regard exhaustif sur l’ensemble des charges à prendre en compte. Dans tous les cas, la réalisation d’un plan de financement est un exercice salutaire qui permet d’anticiper les risques et, le cas échéant, d’ajuster son business plan avant de se lancer.